Avant que ne débutent les hostilités entre les Canadiens et les Bruins ce jeudi, prenons le temps de porter un regard sur quelques affrontements précédents en séries qui ont permis à la rivalité d’être ce qu’elle est. Aujourd'hui : 1971
Ce printemps-là, les Bruins étaient largement favoris pour ne faire qu'une bouchée des Canadiens, ayant amassé 24 points de plus que le Tricolore en saison régulière. Pourtant, peu de matchs en séries éliminatoires ont connu un revirement de situation plus important que celui du 8 avril 1971 au Boston Garden.
Au cours de la deuxième partie de la série opposant les Bruins et les Canadiens lors des quarts de finale, le Tricolore voit rapidement l’ennemi prendre les devants par 5 à 1 avant que Henri Richard ne réduise l’écart à trois buts avant la fin de la deuxième. Cet écart n’est pas assez grand pour décourager les jeunes loups du Tricolore de l’époque.
Affamés, ils réussissent à marquer à cinq reprises en troisième période, pour finalement remporter le deuxième match de la série par la marque de 7-5. C’est alors 1-1 et tout espoir est possible.
À l’origine de la remontée spectaculaire du Tricolore, il y aurait un discours de motivation et d’encouragement de la part de Jean Béliveau.
« Il y était question de fierté personnelle, d’esprit d’équipe et aussi évidemment des prédictions qui faisaient des Canadiens une équipe que les Bruins domineraient avec une relative facilitée », peut-on lire dans le journal La Patrie du 25 avril 1971.
Ce discours sera ciblé partout comme étant le moment décisif du match et de la série. Béliveau lui-même avait mis la main à la pâte, donnant encore plus de valeur à ses propos. Il a terminé la soirée avec deux buts et deux passes, marquant notamment ses deux buts cinq minutes après le début du troisième tiers.
Après avoir pris l’avance dans la série 2-1 suite au match numéro 3, le Tricolore s’effondre au cours des deux matchs suivants, marquant seulement quatre buts et en accordant 12. Les Bruins ont peut-être cru que la série était littéralement dans la poche à ce moment. C’était sans compter sur la détermination des Cournoyer, Béliveau, Mahovlich, Tremblay et autres. Le sixième match de la série a lieu au Forum de Montréal et il faut croire que les Canadiens n’étaient pas très enclins à se faire éliminer des séries éliminatoires à la maison. Une victoire écrasante de 8-2 sur les Bruins et tous les espoirs sont de nouveau disponibles.
Le match ultime a lieu à Boston. C’est devant une foule hostile que Montréal passe la première étape et met fin à la saison des Bostonnais, en route vers une 17e conquête de la coupe Stanley.
Les séries éliminatoires de 1971 ont vraiment été un moment de grâce pour Frank Mahovlich, qui trône au sommet des pointeurs pour cette année, avec une récolte de 27 points, ce qui représente le record de tous les temps chez les Canadiens. À lui seul, Mahovlich a marqué sept des 27 buts qui ont été enregistrés au cours de la série contre les Bruins. Ces sept matchs ont aussi été très bons pour l’étudiant gardien Ken Dryden, qui a reçu une moyenne de 41 tirs par 60 minutes de jeu. Le cinquième match, même s’il s’est soldé par une défaite de 7-3, a été toute une performance pour le gardien géant, repoussant 49 des 56 lancers dirigés vers lui.