Saku Koivu : la fin d'une époque

L'aventure de Saku Koivu avec le Canadien s'amorce le 26 juin 1993 au Colisée de Québec. Saku n'est pas présent lorsqu'André Boudrias annonce sa sélection au 21e rang du repêchage de la Ligue nationale.

C’est le 30 août 1995, Koivu s'amène officiellement avec la Sainte-Flanelle avec en poche un contrat de 4 ans évalué à 3 millions de dollars. Il s'agit du plus lucratif contrat accordé à un joueur recrue du Canadien. À 20 ans, Koivu est perçu comme la prochaine grande vedette du Bleu-Blanc-Rouge.

« La Ligue nationale représente un nouveau défi pour moi », avait alors déclaré Koivu.

Au début de sa saison recrue, Koivu est tenu en échec. Il ne récolte aucun point à ses 6 premiers matchs. Toutefois le 23 octobre, le Finlandais se reprend en marquant deux buts dont son premier face à Byron Dafoe, des Kings de Los Angeles. Il termine la saison avec 20 buts.

La saison suivante s'annonce prometteuse. À ses 30 premiers matchs, Koivu marque 13 buts et récolte 38 points. Il occupe le premier rang des pointeurs de la Ligue nationale et tous les espoirs sont permis. Toutefois, la malchance frappe Koivu le 7 décembre 1996. Il se blesse au genou gauche contre les Blackhawks. Il s'absentera pendant deux mois.

Rétabli, Koivu amorce la saison 1997-1998 en force et ses performances sont reconnues. Le Finlandais se retrouve avec les meilleurs joueurs au monde alors qu'il est invité au match des étoiles.

Le 30 septembre 1999, Koivu écrit un autre chapitre de son histoire avec le Canadien. À la suite d'un vote tenu entre les joueurs, Koivu devient, à l'âge de 24 ans seulement, le 27e capitaine du Canadien.

« Ce n’est qu’une lettre », avait-il confié avec modestie.

Par la suite, le ciel s'obscurcit dans la carrière de Koivu. Non seulement, l'équipe ne gagne plus, mais Koivu se retrouve plus souvent qu'à son tour sur la liste des blessés.

Toutefois, le destin réserve sa plus sérieuse épreuve avant le début de la saison 2001-2002. Le 6 octobre, Koivu apprend qu'il est atteint d'un cancer.

À ce moment, les victoires ou les défaites ne comptent plus. C'est la vie de Saku qui est en danger. Koivu amorce alors la plus importante bataille de sa vie : celle pour sa survie.

« Je n’ai qu’un objectif. Je veux gagner cette bataille. »

Il subit tous les traitements requis et il démontre toute sa force de caractère. Cinq mois plus tard, Koivu apprend la bonne nouvelle : il peut à nouveau penser au hockey.

« Je me sens bien. J’ai hâte de retrouver une vie normale. »

Le grand retour survient le 9 avril 2001. Pour l’occasion, les spectateurs lui réservent un accueil des plus chaleureux.

Dans les mois suivants, Saku crée sa propre fondation dont l'objectif est d'amasser huit millions de dollars. Cet argent sera remis au Centre hospitalier de Sherbrooke afin de faire l'acquisition d'un appareil d'imagerie médicale hautement sophistiqué pour déceler le cancer. Koivu atteint son objectif 3 ans plus tard.

La santé de Koivu est à nouveau mise à rude épreuve lors des séries éliminatoires de 2006 alors qu'il est atteint à l'œil gauche par le bâton de Justin Williams, des Hurricanes. Même si l'état de son œil inquiète, Saku recouvrera la santé à temps pour le début de la saison suivante.

Lorsqu'il est en santé, Koivu doit répondre à d'autres questions. Plus de 10 ans après son arrivée à Montréal, il est souvent pointé du doigt pour ne pas s'être exprimé publiquement en français. Il doit régulièrement s'expliquer à ce sujet.

« Est-ce que je pourrais faire plus d’efforts pour apprendre le français? Je pense que oui. »

Où se situe Saku Koivu dans l'histoire du Canadien ? Au terme de la dernière saison, il a égalé le record de Jean Béliveau pour le plus long règne à titre de capitaine du Canadien.