MONTREAL - Candidat malheureux à l'achat du Canadien de Montréal, le groupe Quebecor s'est montré bon joueur, lundi.
L'entreprise a transmis, par voie de communiqué, ses voeux de succès aux principaux acheteurs du club, les frères Molson. "Je me joins aux nombreuses voix pour souligner l'enracinement profond de cette grande famille dans la vie de Montréal et leur passion du hockey depuis des décennies", a affirmé le président et chef de la direction de Quebecor, Pierre Karl Péladeau.
La famille Molson et l'actuel propriétaire du Canadien, George Gillet, ont annoncé samedi une entente de principe pour la vente du Canadien, du Centre Bell et du Groupe de spectacles Gillet. Les modalités de l'entente n'ont pas été dévoilées, mais certaines personnes avançaient que le prix de la vente dépassait 500 millions $. La classe politique et le milieu du sport ont salué la transaction.
Depuis cette annonce, le Fonds de solidarité FTQ et Bell ont confirmé leur participation à l'achat du Canadien.
Le ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, a indiqué samedi que les acquéreurs n'avaient pas eu besoin de la débenture de 100 millions $ offerte par le gouvernement à tous les groupes québécois voulant acheter le Canadien. Dimanche, il a annoncé que cette offre était maintenue pour les groupes québécois qui voudraient acheter une concession de la LNH pour la déménager à Québec.
Même s'il a voulu faire contre mauvaise fortune bon coeur, le groupe Quebecor a néanmoins reconnu sa déception devant la tournure des événements. "L'entreprise se dit déçue de n'avoir pu réaliser le grand projet qu'elle chérissait", a dit M. Péladeau.
Le groupe a indiqué que s'il avait remporté la course pour l'achat du Canadien, les rencontres du samedi auraient pu retourner à TVA, une chaîne généraliste. Quebecor aurait aussi pu diffuser des matches sur les fenêtres numériques dont il dispose.
Dans son communiqué, Quebecor reconnaît qu'il était également très intéressé par l'acquisition du Groupe de spectacles Gillet, un promoteur de spectacles musicaux. L'entreprise voulait présenter des spectacles sur ses différentes plateformes numériques comme elle l'avait fait pour celui de Paul McCartney à Québec, l'an dernier.
La semaine dernière, M. Péladeau avait affirmé qu'une participation financière dans le club de hockey s'inscrirait dans la stratégie de convergence de sa filiale Quebecor Media. "Le succès de Quebecor Media est basé sur la convergence, soit de pouvoir proposer le meilleur contenu au plus grand nombre de plates-formes de distribution et de canaux de distribution, a-t-il dit. (...) C'est sûr que le Canadien, ça constitue une ancre, un élément déterminant pour pouvoir faire en sorte d'attirer l'intérêt de la population", avait-il dit.
Le 10 juin, le groupe Quebecor avait reconnu qu'il avait déposé une offre pour l'achat du Canadien. L'offre avait été approuvée par la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui est coactionnaire de Quebecor dans Quebecor Media. Le groupe médiatique a ajouté que le Fonds de solidarité FTQ et les Productions Feeling, société de gestion appartenant à René Angélil, appuyaient également son offre.
Un troisième groupe mené par l'homme d'affaires montréalais Stephen Bronfman espérait mettre la main sur le club de hockey Canadien.