MONTRÉAL - Le PDG du Fonds de solidarité FTQ, Yvon Bolduc, assure que son association avec Quebecor, qui a déposé une offre pour acheter le Canadien de Montréal, n'est pas exclusive et qu'il pourrait aussi bien s'associer à un autre groupe intéressé à acquérir le club de hockey, à la condition qu'il soit québécois.
"Non, on n'a pas d'exclusivité avec Quebecor; il faut comprendre ça. L'objectif qu'on a est très, très clair. C'est un objectif de favoriser la propriété et le contrôle du Canadien par un groupe québécois. Il y a plusieurs groupes qui nous ont approchés et nous avons parlé à tous les groupes québécois qui étaient intéressés à faire l'acquisition du Canadien, parce que ça fait partie de notre mission de favoriser le transfert des propriétés et de les mettre en mains québécoises si possible", a expliqué M. Bolduc en entrevue.
"On est tenu à des ententes de confidentialité, mais, effectivement, on a été approché par plusieurs groupes. Et si c'est un groupe québécois, bien, on favorise les discussions. Et si on est capable de trouver un terrain d'entente, bien, on va aider ces entreprises-là à acquérir le Canadien", a-t-il conclu.
Le président-directeur général du Fonds de solidarité a pris la parole, mardi, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, et il a lui-même abordé la question de sa collaboration avec Quebecor devant les convives. Cette collaboration a soulevé un malaise chez certains syndiqués, notamment au Journal de Québec, où les syndiqués affiliés à la FTQ avaient subi un lock-out de 14 mois de la part de Quebecor.
"Au-delà des inquiétudes qui se vivent à court terme par des employés en lock-out, et qui se traduisent par des émotions vives qui se comprennent sur le plan humain, notre conviction c'est que la présence du Fonds dans cette transaction sera bénéfique pour nos actionnaires et tous les Québécois dans une vision à long terme", a affirmé M. Bolduc.
Il a laissé entendre que ce n'est pas le Fonds qui avait pris l'initiative dans cette histoire. "On n'était pas en mode de démarchage auprès des autres groupes. On a plutôt eu une approche passive. Mais c'est normal, les gens savaient qu'on a déjà été dans les Nordiques et dans les Expos, donc ils comprennent très bien qu'on comprend ce type d'affaire-là."
M. Bolduc n'a pas voulu divulguer le montant que le Fonds est prêt à investir avec Quebecor. Il n'a pas non plus voulu dire s'il était prêt à offrir le même montant à tout autre partenaire.
"Nous sommes ouverts à n'importe quel montage financier qui pourrait être rentable pour les actionnaires", a-t-il ajouté.
La mission du Fonds de solidarité est aussi de maintenir et/ou de sauver des emplois au Québec. Interrogé à ce sujet, M. Bolduc a défendu son association avec Quebecor ou tout groupe québécois. "On sauve certainement la propriété. Et moi je pense que quand la propriété est entre mains québécoises, les décisions se prennent souvent avec un intérêt qui est bien différent que quand le centre de décision est à l'étranger, aux Etats-Unis. Alors je pense que c'est dans le meilleur intérêt des emplois du Québec et du développement à long terme de l'organisation du Canadien et de tout ce qu'il comporte que ce soit en mains québécoises", a-t-il dit.